Le VIH pédiatrique, l’urgence du moment : une priorité absolue en Afrique de l’ouest et du centre
Faisant suite au Rapport mondial actualisé sur le sida 2024 https://lnkd.in/eBCSu6qg , le bureau régional Afrique de l’ouest et du centre ONUSIDA a réuni ce mardi 23 juillet à Dakar, partenaires et acteurs clés pour présenter sommairement la situation dans la région. Au-delà des chiffres qui redonnent espoir, s’il y a une chose importante à retenir dans la préface de la directrice régionale de l’ONUSIDA Mme Berthilde Gahongayire, c’est que : le VIH pédiatrique, l’urgence du moment : une priorité absolue en Afrique de l’ouest et du centre. Le rapport met en évidence, l’urgence d’une riposte renforcée au VIH Pédiatrique. Avec seulement 35% des enfants vivants avec le VIH qui reçoivent un traitement en Afrique de l’ouest et du centre, il est clair que nous devons agir maintenant ! l’engagement politique, le soutien financier et la mobilisation communautaire sont essentiels pour garantir un avenir sain à chaque enfant touché par le VIH. En effet la situation du VIH pédiatrique est alarmante dans notre région, et exige une action immédiate et déterminée. Vous conviendrez avec moi que ce faible taux de traitement pédiatrique dans notre région est inacceptable, surtout si l’on remarque que 76% des personnes âgées de plus de 15 ans vivant avec le VIH , ont accès au traitement antirétroviral en 2023. Les enfants eux continuent de souffrir et de mourir de maladies évitables. Plus de 20% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde résident dans notre région, et plus de la moitié d’entre elles ne suivent pas le traitement antirétroviral, augmentant ainsi le risque de transmission vertical du VIH à leurs enfants. Plusieurs facteurs contribuent à cette situations critique : D’une part les infrastructures médicales souvent inadéquates et le manque de ressources spécifiques pour les enfants rendent difficile l’accès aux traitements. D’autre part la persistance de la stigmatisation et discrimination reste encore un défi constant en Afrique de l’ouest et du centre pour les personnes vivantes avec le VIH. Enfin les ressources que les pays allouent à la riposte au VIH dans notre région, sont en nette diminution, ce qui accentue leur dépendance vis-à-vis des donateurs et remet en question la viabilité à long terme de la riposte au VIH. Mais tout n’est pas autant sombre. Le nombre annuel de nouvelles infections à VIH en Afrique de l’Ouest et du centre a diminué de 46% entre 2010 et 2023, même s’il reste élevé chez les populations clés, les adolescentes et jeunes femmes qui représentes 19% de toutes les nouvelles infections à VIH dans notre région. Nous avons fait d’énormes progrès dans l’accès au traitement. Le nombre d’adultes (âgés de 15 ans et plus) qui reçoivent un traitement contre le VIH a plus que doublé depuis 2015. Aujourd’hui, 81% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 76% de celles qui reçoivent un traitement antirétroviral et 70% ont une charge virale supprimée. Des pays comme le Burundi et la RDC sont sur le point d’atteindre les objectifs de 95-95-95 de dépistage et de traitement du VIH parmi leur population adulte (âgés de 15 ans et plus). Enfin, entre 2010 et 2023, le nombre de décès lies au sida a diminué de 55% en Afrique de l’Ouest et du centre. Il n’empêche que nous devons impérativement redoubler d’efforts pour garantir que tous les enfants vivant avec le VIH aient accès aux traitements dont ils ont besoin. En unissant nos efforts, nous pouvons mettre fin à cette crise silencieuse et offrir à chaque enfant une chance de vivre une vie saine et épanouie. Présent à cette cérémonie, notre directeur exécutif Gérès AHOGNON a réitéré toute la satisfaction du réseau EVA de voir la question pédiatrique recentrée plus que jamais au cœur des débats et renouvelé notre engagement à oeuvre inlassablement avec tous les partenaires pour l’atteinte des objectifs.